«UNE RUBRIQUE MOINS SÉRIEUSE QUE LES AUTRES»

N’oubliez pas de participer au débat à la fin de l’article!

RENCONTRE Parler de sport toute la journée, le rêve? Journaliste sportif à l‘Aargauer Zeitung, Marcel Kuchta (39 ans) présente son métier qui est aussi sa passion.

Marcel Kuchta dans les bureaux de l’Aargauer Zeitung

Raphaël Girardin et Fabien Feissli

1982, finale de la coupe de Suisse, le FC Sion affronte Bâle. Devant son poste de télévision Marcel Kuchta, 9 ans, est captivé. «Les Valaisans ont gagné 1-0, depuis ce moment je suis fan du FC Sion.» Mais le futur journaliste sportif n’est pas seulement fan du club sédunnois. Il adore le sport sous toutes ses formes. Le regarder et le raconter. Selon ses mots, il ne se jugeait «pas assez bon» pour jouer lui-même. Alors, petit déjà, il racontait le sport. «Je regardais les matchs de la Suisse et je faisais des comptes rendus».

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“Une activité ludique”

Aujourd’hui spécialisé dans le hockey et le cyclisme à l’Aargauer Zeitung, Marcel Kuchta a appris son métier sur le tas. Comme il se plaît à le dire, «Mon école c’est le terrain». Il n’a pas fait d’études et d’ailleurs ne les juge pas vraiment utiles. Ayant réussi à faire de son hobby son métier, le journaliste argovien aime le côté diversifié de son travail. Il apprécie aussi les voyages pour suivre les rencontres sportives. Certes il est souvent absent le soir, mais il trouve ça plutôt pratique. «Ainsi je suis présent la journée pour la vie de famille».

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Pour Marcel Kuchta, le journalisme sportif se distingue de ses homologues régionaux, économiques ou politiques. «Le sport reste une activité ludique. C’est avant tout des émotions que nous devons retranscrire et mettre en perspective. C’est une rubrique moins sérieuse que les autres.» Une activité dans laquelle l’Argovien s’épanouit pleinement. «J’aime raconter des histoires. L’écrit à cette qualité qu’il offre plus de possibilités pour développer un sentiment.»

Métier ou passion?

S’il avoue qu’il est plus facile pour une femme de pratiquer son métier – «face aux hommes les sportifs ont plus de peine à laisser sortir leurs émotions» – il n’est pourtant pas en reste au niveau des bons souvenirs. Des championnats du monde de hockey à Québec au cinq Tour de France qu’il a couverts, difficile pour l’Argovien d’en retenir qu’un seul. «Il y a quand même eu la finale de Wimbledon 2007 entre Federer et Nadal. Elle se disputait en marge du prologue de Londres et j’ai eu la chance d’y assister.»

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Nul doute que Marcel Kuchta a trouvé le métier de ses rêves. Des terrains de troisième ligue de ses débuts, à la fournaise du Colisée de Québec, il est toujours resté un féru de sport. Si bien qu’aussitôt la journée de travail terminée, il se pose devant sa télévision pour suivre les matches de NHL.

Quant à savoir s’il se voit finir sa vie au sein de l’Aargauer Zeitung, il n’hésite pas longtemps. «C’est difficile de trouver mieux, mais si le Tages Anzeiger ou la NZZ me faisait une offre, j’y réfléchirais sûrement à deux fois.»

Participez au débat en donnant votre avis sur les questions ci-dessous ou sur un autre élément de l’article dans la partie commentaire:

  1.  Comme le demandait Thy Nguyen, le sport est-il une rubrique exclusivement masculine? Pour les journalistes? Pour le public?
  2. Dans quel pays les journalistes sportifs vous font le plus vibrer? Et que pensez-vous de ceux de la RTS?

Répondez aussi à notre sondage:

 Liens:

L’interview de Mathieu Juttens le nouveau commentateur moto de la RTS sur lesvestiairesdusport.ch

L’intégralité de l’interview de Philippe Von Burg

 

Le site de l’Aargauer Zeitung: http://www.aargauerzeitung.ch/

-Suivez Marcel Kuchta sur Twitter: https://twitter.com/Guggti

-Ou sur Facebook: http://www.facebook.com/marcel.kuchta

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  1. #1 by lethynguyen on November 12, 2012 - 20:39

    Le sport: une rubrique exclusivement masculine?

    • #2 by fabienfeissli on November 14, 2012 - 08:22

      C’était sans doute le cas il y a quelques années mais aujourd’hui de plus en plus de chaînes engagent des journalistes/animatrices pour leurs émissions sportives (RTS, TF1, Eurosport, etc…). Est-ce que c’est comme le dit Marcel Kuchta parce que «face aux hommes les sportifs ont plus de peine à laisser sortir leurs émotions»? Ou pour d’autres raisons?

  2. #3 by Loïc on November 14, 2012 - 10:29

    1 : Pour moi le sport est une rubrique tout publique, malheureusement il n’y a pas énormément de choix où que cela se passe, sur la RTS il parle trop souvent des sportifs suisse, ce que je comprends étant donné qu’il s’agit d’une chaine nationale, mais le problème c’est que ça nous démarque pas de nos voisins français, point qui sera cité dans la deuxième réponse.

    2: Pour ma part c’est la France, avec anciennement Thierry Rolland, plus chauvin que lui tu meurs et actuellement Pierre Ménès qui n’a pas du faire beaucoup de sport dans sa vie, et un peu les chaines latines qui explose quand une de leur équipe marque un point et qui gueule dans tout le studio 🙂

    Pour les présentateurs RTS, mis à part leur accent et leur drôle de façon d’appeler un “corner” un “coup de pieds de coins”, je trouve qu’ils connaissent biens le sport qu’il commente ainsi que les règles ce qui n’est pas toujours mon cas.

    • #4 by fabienfeissli on November 14, 2012 - 13:30

      1) Quels sports aimerais-tu voir plus souvent? Si la RTS n’a pas beaucoup de choix, c’est aussi à cause des droits TV. Ils sont très élevés pour une chaine qui n’a pas une audience très large (uniquement la Suisse romande). Serais-tu prêt à t’abonner à une chaine payante?

    • #5 by Danny on November 15, 2012 - 14:48

      Je pense que pour juger il faut parler différentes langues afin de comparer les présentateurs. Si tu comprends uniquement 1-2 langues ton champ de jugement et plus mince qu’une personne qui parle 4-5 langues et suit les matchs dans celles-ci

  3. #6 by Danny on November 15, 2012 - 14:43

    1) La rubrique du sport, journalistes ou public ne dépend seulement moi pas du sexe. L’important est vraiment que cela soit une passion.
    2) Pour moi les meilleures commentaires que j’ai pu suivre pendant un match de football sont italiens et espagnols. Peut-être dû à mes origines mais c’est en tout cas ceux-ci qui m’ont fait le plus vibrer!

    • #7 by fabienfeissli on November 15, 2012 - 15:41

      Mis à part tes origines, qu’est-ce qui te fait particulièrement vibrer chez les commentateurs espagnols ou italiens que tu ne retrouves pas chez les commentateurs Suisses ou Français?

      • #8 by Danny on November 15, 2012 - 16:48

        Il arrive à transmettre leur excitation en se laissant emporter par leur sentiment alors que les suisses ou autre se contiennent, comme s’il était un peu coincé.

  4. #9 by Litchi Lopez on November 15, 2012 - 15:49

    1. Pas d’accord, il y a de très bon commentateurs (trices) féminins, pour peu (et ca vaut pour les hommes) que la discipline les intéresse. En Allemagne, une commentatrice commente régulièrement la Bundesliga. Par contre à la TSR, parfois on sent que c’est pas ca!
    2. Espagne, Brésil, bref les latins. Les francais hurlent, c’est marrant, mais ils nous pas vraiment vibrer. La TSR, franchement, on a envie de se pendre, mais souvent ils commentent seul et ca aide pas.

    • #10 by fabienfeissli on November 15, 2012 - 15:57

      1) à ton avis pourquoi les commentateurs sont moins motivés qu’à l’étranger? Pourtant il font un métier qui devrait les passionner. On arrive pas là par hasard.

      • #11 by Litchi Lopez on November 15, 2012 - 16:01

        Je trouve pas qu ils soient moins passionés, juste moins passionant, mais c’est culturel peut être? Pourtant, sur les chaines allemandes c’est assez passioné aussi!
        Je pense vraiment que ce qui manque en Suisse romande c’est des binomes ou trinomes comme en France (des fois c’est lourdingue, mais le trio de TF1 fonctionne assez bien).

  5. #12 by qbobo on November 19, 2012 - 10:42

    Je ne pense pas que le journalisme sportif soit réservé exclusivement aux hommes. Il s’agit simplement de la représentation sociale que l’on se fait du sport. Sport=hommes. C’est pour cela que l’on retrouve plus de commentatrice dans les sports dits plus “feminins” ou “artistiques”, tels la danse ou la gym. Ainsi, une femme doit vraiment connaître son sujet à fond pour paraître “crédible”, ce qui n’est pas le cas des hommes.
    Les journalistes sportifs suisses ne sont pas très motivant, c’est vrai. Je pense que c’est une question culturelle. Les latins, au sang chaud, sont pour moi les meilleurs commentateurs, car ils te font vibrer de par leur capacité à pleinement vivre le match. Quoi de plus beau qu’un “GOOOOOOOOOOOOLLLLLLL” espagnols? Nous, les suisses, sommes plus neutres et moins “enflammés” lors des commentaires. Cela est peut-être dû aussi au niveau assez bas qui nous est proposé (spécialement pour le foot). Difficile de s’enflammer sur un 0-0 entre Lucerne-Thoune, non?

    • #13 by Fabien on November 19, 2012 - 13:20

      Pourtant les commentateurs anglais, allemands ou nordiques sont plutôt très passionnés quand ils commentent un match. Comment expliques-tu ce manque de “motivation” de la part des Suisses? Un manque d’intérêt pour certains sports?

  6. #14 by Alex on November 19, 2012 - 10:55

    1. C’est vrai que dans l’exemple qui domine (le foot) l’univers reste très masculin, tant au niveau des joueurs que des commentateurs.. C’est vrai aussi quand on regarde les plateaux français ou belges des émissions de foot. Certes il y a souvent une présence féminine mais elle est souvent alibi et on comprend sur quels critères les filles ont été choisies. Il faut bien avouer par contre qu’à la RTS ce dernier commentaire ne s’applique pas. Pour les autres sports par contre, même si les journalistes restent souvent des hommes, des sportives qui pratiquent la discipline viennent souvent commenter et analyse les compétitions. Et le public si retrouve bien sûr. Donc au même titre qu’on espère voir plus de femmes au parlement, on l’espère aussi pour le journalisme sportif.

    2. Je n’ai jamais eu de problèmes avec les journalistes RTS. J’ai toujours pu apprécier le suspens, la tension, la joie ou la déception qu’une compétition sportive pouvait m’inspirer. Mais culturellement les suisses sont plus réservés. Donc pas étonnant que les commentateurs RTS soient moins exubérants que leurs collègues italiens par exemple. Mais bon crier dans le micro n’est pas forcément synonyme d’émotion en se qui me concerne.

    • #15 by fabienfeissli on November 19, 2012 - 13:24

      2. Alors mis à part crier, que doit faire un journaliste sportif pour réussir à transmettre de l’émotion à son public?

      • #16 by Alex on November 20, 2012 - 10:09

        Ah je pense qu’adapter l’intensité de la voix en rapport avec l’intensité de l’action est évidemment important. Il faut surtout que le journaliste sache s’indigner quand il y a lieu de s’indigner et se réjouir quand il y a lieu de se réjouir. Mais il faut que cela garde un peu de sincérité (même si on sait bien que c’est du showbizz) sans trop sur-jouer quoi. Sinon on y croit pas. Et surtout un commentaire intelligent et pertinent donne beaucoup de plus-value au commentateur.

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